L’illustration non reconnue ? Pas si vite !


La bande dessinée sera reconnue dans la législation comme pratique reconnue pour accéder au statut d’artiste. Mais quid de l’illustration ?

Dans l’une de nos dernières lettre d’info, nous vous annoncions que la liste des secteurs artistiques reconnus dans la législation était étendue à celui de la « Bande dessinée ».

Des illustratrices, parmi nos membres, nous ont informés s’inquiéter du fait que l’« illustration » ne soit pas également ajoutée.

Cette interrogation est toute légitime et nous les en remercions, ainsi que nous présentons nos excuses à nos membres pour une annonce que nous avons communiquée sans contextualisation et qui a pu être mal interprétée sur la démarche d’ABDIL.

Afin de clarifier la situation, voici ce qu’il en est :

Lors des différentes phases de consultation et de négociation concernant la réforme du statut, ABDIL a défendu, en cohérence avec l’engagement auprès de ses membres, qu’il fallait ajouter l’Illustration et la Bande dessinée, dans les domaines actuellement mentionnés par la loi : « les arts audiovisuels, les arts plastiques, la musique, la littérature, le spectacle, le théâtre, la chorégraphie ».

Cette demande a été acceptée pour la Bande dessinée, car il a été reconnu que c’est une discipline artistique qui peut se définir par ses particularismes, indépendamment des secteurs déjà existants, et que cela éviterait de nombreux problèmes d’interprétation qui ont été relevés.

Pour l’illustration, en revanche, la proposition a été rejetée par les cabinets et par une majorité des autres membres du groupe technique WITA (à l’exception notable des fédérations de l’UPACT qui nous ont soutenues) sur les arguments suivants :

  • L’illustration couvre un champ très large de secteurs au-delà des pratiques « artistiques » : illustrations scientifiques, publicitaires, informatives (mode d’emploi, etc.), industrielles, d’architectures, …
  • La pratique de l’illustration « artistique » est reconnue dans les secteurs actuellement mentionnés. Lorsqu’il s’agit d’une pratique éditoriale dans le secteur de la « Littérature » (littérature jeunesse, illustration d’œuvres édités, etc.) pour les autres cas dans celui des « Arts plastiques ».

Concrètement, la majorité des illustrat·eur·rices sont donc légitimes à bénéficier du futur statut et sans conteste possible, il n’y a aucun recul par rapport à la situation actuelle.

Par contre, comme c’est déjà le cas, un·e illustrateur·rices qui travaillerait exclusivement dans le secteur publicitaire (par exemple) ou ne fournirait que des illustrations techniques pour l’industrie ne pourra, par cette seule activité, accéder au statut qui vise spécifiquement les travailleur·euse·s des arts. Cela n’empêche évidemment pas que les bénéficiaires du statut travaillent dans ces secteurs, mais ce doit être complémentaire à une pratique définie comme « artistique ».

Cette question est plus largement sociale et ABDIL défend que toute discipline qui partage des réalités d’intermittence de revenus devrait permettre à ses travailleur·euse·s de bénéficier du même niveau de protection sociale. Le spectre limité et défini comme « artistique », devrait également être largement interrogé. Mais nous militons dans un cadre limité, fixé par les partis politique, et chaque modification dans les textes, a dût être âprement négociée.

Nous continuons à défendre que la liste actuelle des secteurs reconnus par la loi ne soit pas exhaustive et puisse être étendue à d’autres, sans nécessairement passer par un amendement de la législation.

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