Image : © Xan Harotin
Hausse de la TVA sur le livre : un risque majeur
Alors que le refinancement des aides ponctuelles apporte une lueur d’espoir pour les acteurices des lettres et du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles?, une autre nouvelle assombrit l’horizon : le gouvernement fédéral (toujours en cours de formation) envisage de relever la TVA sur le livre à 9 %. Quelles seraient les conséquences d’un tel choix ? Décryptage.
Une menace pour tout le secteur
Si cette mesure devait être adoptée, les conséquences seraient désastreuses, notamment pour les éditeurices et libraires belges francophones, et par ricochet, pour les auteurices. Cette augmentation ne poserait pas seulement un problème financier, mais surtout une lourdeur logistique et une perte de compétitivité par rapport au marché français, où la TVA reste à 5,5 %.
Des impacts dévastateurs pour les librairies indépendantes
Aujourd’hui, 80 % des livres vendus en Belgique francophone proviennent de France, où un prix unique est fixé sur la 4e de couverture. Grâce au décret de protection culturelle adopté en 2017, ce prix est également appliqué en Belgique, permettant aux librairies belges d’être concurrentielles face aux grandes plateformes de vente en ligne. Mais si la TVA passe à 9 %, les libraires belges seront contraint·es d’augmenter leurs prix, rendant impossible tout alignement avec le marché français. Pire encore, ils et elles devront effectuer un sur-étiquetage quotidien des ouvrages, un processus coûteux en temps et en argent. Ces contraintes pourraient conduire à la fermeture de nombreuses librairies indépendantes, privant les communautés locales d’espaces culturels de proximité essentiels.
Un appel à préserver l’exception culturelle
Le Syndicat des librairies francophones de Belgique tire la sonnette d’alarme : il est impératif que la TVA sur le livre ne dépasse pas 6 %. Idéalement, elle devrait même être réduite à 0 %, à titre d’exception culturelle, comme le suggèrent certains pays. En augmentant cette taxe, le gouvernement risquerait de démanteler un réseau de librairies déjà fragile, au profit des multinationales de l’e-commerce. ABDIL se joint à cet appel pour défendre les librairies, véritables piliers de notre écosystème culturel, et invite ses membres à rester attentif·ves et mobilisé·es face à cette menace.
>> Pour un éclairage complet, lire l’article « La Belgique détruira-t-elle son réseau de librairies indépendantes ? » sur le site ActuaLitté